Ça y est, tout le monde a généré sa petite image Ghibli et s’est senti pousser les ailes d’un artiste ? On peut revenir un peu sur Terre et parler de vrais problèmes, ou bien ?
Le seul article sérieux de l'année du Gorafi.
À ne pas rater !
Donald Trump veut prendre le contrôle d’institutions culturelles pour restaurer la « vérité dans l’histoire américaine »
Le #fascisme se met en place, devant nos yeux.
On a déjà vu faire, on ne pourra plus dire qu'on ne savait pas.
"Le conspirationnisme fait d'énormes dégâts dans nos rangs. C'est une machine très séduisante, qui peut isoler les individus et les transformer en fachos en quelques semaines."
Triste. Et vrai. Mais tellement triste.
Non content de démanteler la bureaucratie étasunienne en prenant le contrôle de ses systèmes informatiques stratégiques, Elon Musk et son DOGE proposent de remplacer les fonctionnaires limogés par des logiciels d'IA. Une manière de remplacer la politique par la technique, et la démocratie par le calcul.
C’est le grand martelage, depuis plusieurs années, avec une accentuation depuis plusieurs mois. L’intelligence artificielle, entité aux contours abstraits, serait la réponse à tous nos maux. La promesse d’une vie future marquée du sceau du progrès. Nous serions là face à une « révolution ».
Derrière cette euphorie, il y a une réalité. Matérielle. Celle que les grands entrepreneurs de la tech mondiale, américains en tête, s’évertuent à cacher : l’intelligence artificielle n’a rien d’artificiel. Dans les coulisses, ce sont des centaines de milliers, voire des millions d’ouvriers répartis dans les pays du sud (Kenya, Colombie etc.), ceux qu’on appelle les « travailleurs du clic », qui étiquettent, annotent, modèrent des quantités astronomiques de données. Tout un travail indispensable à l’apprentissage des IA, et sans lequel ces technologies ne pourraient fonctionner.
Comme nous l’explique notre invité, le sociologue Antonio Casilli, ce mécanisme de « capitalisme de plateforme », au cœur de l’économie des GAFAM, participe à faire renaître les monstres d’un passé supposément révolu : colonialisme, racisme, et, avec l’exemple américain, fascisme. Techno-fascisme même, pourrait-on dire : la répression féroce et les expulsions de masse, dans une main, la promesse d’un futur où la technologie améliorera la vie de tous, dans l’autre. Entre les deux, des milliers de personnes broyées par l’administration et renvoyées dans leur pays d’origine. Là où ils pourront rejoindre la cohorte surexploitée et sous-payée des « petites mains de l’intelligence artificielle ». Et ainsi boucler la boucle.
Ne nous voilons pas la face : le gouvernement des États-Unis est désormais entre les mains d'un suprémaciste dont le plus gros succès industriel, largement financé par l'État, a consisté à faire exploser des fusées jusqu'à ce qu'elles arrêtent d'exploser.
C’est « l’homme providentiel » qu’étudie la science politique. Sinon, pourquoi les évangélistes seraient-ils prêts à croire en un messie adultère ? Pourquoi les partisans de la Constitution auraient-ils foi en l’homme qui se voit en dictateur ? Pourquoi les travailleurs croiraient-ils le président qui a historiquement accordé les plus importantes réductions de taxes aux plus riches ? Pourquoi des immigrants, pour certains liés à des migrants non documentés (et expulsables), se penseraient-ils immunisés s’il accède au pouvoir ? Pourquoi un pan significatif des Afro-Américains adopterait-il l’homme qui a appelé à l’exécution des « Central Park Five » depuis innocentés ?
Vous saviez, bien entendu, qu'une bombe atomique avait été largué sur Hiroshima le 6 août 1945 ?
Il est possible que vous sachiez également que le bombardier transportant cette bombe avait été nommé "Enola Gay". Ce nom a été choisi par le pilote désigné pour piloter l'engin le jour J. Il a choisi de le nommer du nom de sa mère.
But, there's more ...
Mais savez-vous ce qu'il y a dans "Enola Gay" ?
Il y a "Gay".
Et "Gay" est aujourd'hui un mot interdit dans la patrie de la liberté qu'est l'Amérique.
Et c'est pourquoi 26 000 photos risquent de disparaître grâce à la politique antiwoke de Trump
Les États-Unis subissent une vague inédite d'interdictions de livres ciblant principalement les ouvrages destinés à la jeunesse abordant les sujets de genre, racisme, ou les questions LGBTQ+. La récente interdiction du livre pour enfants de l'actrice Julianne Moore dans les écoles du ministère de la Défense est un nouvel exemple de ce mouvement conservateur de censure qui alarme les défenseurs de la liberté d'expression.
Fahrenheit 451 en live-action.
C'est juste affreux en fait
Comme Éric Zemmour, vous êtes un gros raciste condamné plusieurs fois pour vos propos ? Pas de problème, vous pouvez passer toutes les semaines sur le service public pendant 10 ans, et même faire carrière en politique. Comme Arthur, vous avez agressé sexuellement des dizaines de femmes dans vote émission ? Aucun soucis, votre carrière n’en sera pas écornée. Comme Patrick Poivre d’Arvor, vous avez utilisé votre statut de présentateur vedette pour violer pendant des années ? Impunité garantie. Comme Jean-Marc Morandini, vous avez été condamné pour des actes pédophiles ? Rassurez-vous, une chaîne d’extrême droite vous offre du boulot.
Par contre, si vous avez le malheur d’être un humoriste d’origine maghrébine portant une barbe, attention ! Un seul passage à l’antenne peut provoquer une véritable chasse à l’homme, et entraîner votre licenciement express.
Je découvre avec effroi que même ceux qui comprennent ce que je dis n’agissent pas. Voire agissent dans le sens contraire. Les électeurs de Trump, pour la plupart, savent très bien ce qui va arriver. Les artistes défendent Facebook et Spotify. Les politiciens les plus à gauche restent accrochés à X comme leur seule fenêtre sur le monde. Pourtant, ils sont prévenus !
C’est juste qu’ils croient qu’ils ne sont pas concernés. C’est juste que nous pensons naïvement que ça n’arrive qu’aux autres. Que nous sommes, d’une manière ou d’une autre, parmi ceux qui seront les privilégiés.
Durant la Seconde Guerre mondiale, des Français ont quitté la France pour rejoindre les forces libres, d’autres ont rejoint la résistance, d’autres ont fermé leur gueule, voire collaboré. Nous en sommes au même point depuis plus de dix ans sur internet.
La Nasa applique le décret de Donald Trump visant à mettre fin à toute politique de diversité, d’équité, d’inclusivité, d’accessibilité. Pour supprimer tout ce qui y fait référence, l’administration encourage à la délation des collègues impliqués dans ces programmes et qui chercheraient à poursuivre une inclusivité malgré tout. Ne pas dénoncer générera « des conséquences négatives », menace le mémo.
Côté pile, le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc prend un arrêté pour interdire une conférence du groupuscule d’extrême droite Némésis. Côté face, son directeur de cabinet dégote une solution de repli aux militantes fémo-nationalistes.
WHAT COULD GO WRONG !?
Ils sont partout, littéralement. Pour la deuxième année consécutive, Libération publie une carte interactive des groupuscules d’extrême droite actifs en France. Des bandes qui se multiplient – une dizaine supplémentaire par rapport à l’année précédente recensée par nos soins, alors que nous avons pris soin d’écarter les plus anecdotiques.
Des discussions de comptoir aux rapports de l'ONU, on entend souvent dire que l'état du monde s'améliorera quand les machines impartiales s'occuperont de certaines tâches jusqu'ici dévolues aux humains. Rien n'est moins sûr. Il se pourrait même que la numérisation tous azimuts cause des problèmes bien plus inquiétants que les soucis qu'elle veut résoudre.
Si le pire – l’arrivée à Matignon de l’extrême droite – peut encore être évité, ce ne sera qu’un sursis supplémentaire. La gauche et la société civile mobilisées doivent désormais répondre à des questions en suspens depuis trop longtemps.
Reflets a plongé dans les boucles Telegram gérées par ces groupes : racisme total, menaces de mort envers les « migrants », les « bougnoules », les personnes LGBT, appels à la guerre civile, vente d’armes et actions violentes...