Dans mes conférences sur les impacts de l’IA générative, arrive toujours la question du « mais à qui profite le crime ? ». Et c’est le moment où je prends un crayon pour dessiner un schéma que je refais intégralement à chaque fois, oubliant ou rajoutant des choses de temps à autres.
Dans ce billet de blog, je publie un courriel que j'ai adressé à plusieurs rédactions de podcasts féministes afin de les sensibiliser aux outils informatiques qu'elles utilisent, notamment leurs réseaux sociaux.
Meta, par exemple, autorise explicitement de désigner "les femmes comme des objets du quotidien ou des propriétés ou objets en général"...
Exemple de la personnalisation des recommandations de l'algorithme de Youtube.
#Meta a incité des hommes britanniques qui ont un compte sur #Instagram à utiliser #Threads en leur présentant des photos de jeunes adolescentes en uniforme prises lors de la rentrée des classes et diffusées par des utilisateurs de son réseau, explique le Guardian.
🤮
Bon, au moins, ça nous fera un exemple -de plus- à sortir quand on me dira "ouais mais c'est juste pour la famille"
Des parents en colère contre Meta qui a utilisé des photos de leurs filles ados dans des pubs pour Threads destinées à des hommes utilisateurs d'Instagram
theguardian.com/technology/202
Des parents mettent la photo de leur fille ado sur Insta pour marquer la rentrée scolaire.
Meta prend ces photos (mê dans des comptes non publics) pour illustrer des pubs pour Threads.
Des hommes adultes ciblés par ces pubs leur présentant des "suggestions de contacts"
Mais les gens ! Vous savez que les GAFAM c'est de la m*rde ! Et vous continuez à y déposer tout ce qui vous est le + cher ! Comme si vous colliez dans la rue des photos de votre fille avec son n° de tel !
Ah ! L'asso Résistance à l'Agression Publicitaire met à jour sa "Charte pour une utilisation modérée des médias sociaux publicitaires", 3 règles que devraient suivre tout collectif et toute collectivité :
- Ne pas faire la promotion des médias sociaux publicitaires,
- Rendre l’information accessible ailleurs,
- Ne pas recourir aux publications sponsorisées.
Diffusez cette charte autour de vous, parlez en, observez les réactions et tâchons de permettre à toustes d'accéder librement à l'information !
La Commission européenne vient d’infliger à Google une amende de 2,95 milliards d’euros pour avoir enfreint les règles de la concurrence dans le domaine de la publicité. L’enquête avait été ouverte en 2021, mais les conclusions se faisaient attendre. Dans un contexte géopolitique très tendu, Google a maintenant 60 jours pour réagir.
3 milliards d'€. C'est énorme.
Mouais. Bof.
Google, c'est une valorisation boursière de 1 366 milliards de $ à cette heure.
Google, c'est 90 milliards de chiffre d'affaire au premier trimestre 2025.
Google, c'est 34,5 milliards $ de bénéfice au au premier trimestre 2025.
Cette énorme amende, c'est donc 8 jours de bénéf de Google.
Amnesty International publie un nouveau rapport intitulé Breaking up with Big Tech (« Rompre avec les géants de la technologie ») qui appelle les gouvernements à limiter le pouvoir des géants de la technologie afin de protéger les droits humains.
Les cinq grandes entreprises de la tech que sont Alphabet (Google), Meta, Microsoft, Amazon et Apple exercent une influence extraordinaire sur les infrastructures, les services et les normes qui façonnent notre vie en ligne. Ces entreprises dominent des secteurs clés de l’Internet, des moteurs de recherche et des médias sociaux aux boutiques d’applications et à l’informatique en nuage. Leur pouvoir largement incontrôlé dans divers secteurs du numérique fait peser de graves risques sur le droit à la vie privée, le droit à la non-discrimination, la liberté d’opinion et l’accès à l’information.
Le rapport explique comment ces grandes entreprises technologiques ont bâti leur pouvoir, comment elles le maintiennent et comment elles s’efforcent à présent de le consolider davantage encore dans les domaines émergents de l’intelligence artificielle.
On entend souvent que les Européens n’ont pas la culture du succès. Ces quelques exemples, et il y’en a bien d’autres, prouvent le contraire. Les Européens aiment le succès, mais pas au détriment du reste de la société. Un succès est perçu comme une œuvre pérenne, s’inscrivant dans la durée, bénéficiant à tous les citoyens, à toute la société voire à tout le genre humain.
Nos Google européens existent. Ils sont partout, pour tout le monde, librement.
À méditer.
Lien Invidious (pour éviter d'aller directement sur Youtube) :
https://invidious.f5.si/watch?v=dkWiVzxkoEE
Votre vie privée est un objet marchand. Votre adresse postale, votre appartenance religieuse, votre poids, votre taille, toutes ces données intimes sont collectées, et exploitées par les géants du numérique à des fins commerciales.
Depuis l’essor de Google jusqu’à l’avènement de ChatGPT, comment l’industrie numérique et les autorités Étatsuniennes se sont-elles retrouvées autour d’une logique de surveillance de masse ?
Pourquoi les grands patrons de la tech, jadis parés d’une façade progressiste, mettent-ils les technologies numériques au service du projet autoritaire de Donald Trump ? Explications avec le chercheur Sébastien Broca.
Comment les rêves libertaires des pionniers d’Internet ont-ils pavé la voie aux monopoles numériques actuels ? Le sociologue Sébastien Broca revient sur l’avènement du capitalisme numérique et explore les alternatives aux Big Tech. Entretien.
Meta AI a permis à n’importe qui de lire n’importe quel prompt et réponse
La fonctionnalité permettant aux utilisateurs de Meta AI d'éditer leurs prompts pour regénérer un texte ou une image retournait les prompts et réponses d'autres utilisateurs en changeant un simple identifiant.
Meta ne vérifiait pas l'identifiant de l'utilisateur avant de lui renvoyer les informations.
Privacy by design. Ça doit les faire marrer ce concept, chez Meta
Mon article sur les moteurs de recherche alternatifs (en évolution constante !)
Notre page-média Facebook “Mr Mondialisation” a été entièrement supprimée sans préavis ni réclamation possible ce 30 juin 2025 pour une simple photographie.
🤬 ON VOUS PRÉVIENT DEPUIS DES ANNÉES !!!
Pardon, j'ai craqué, c'est plus fort que moi ...
Croyez-le ou non, TOUT ce que vous demandez à Meta AI dans Instagram, Facebook et WhatsApp se retrouve en clair sur un fil accessible de tout le monde sur internet. Un problème énorme pour la sécurité et la vie privée des utilisateurs selon un chercheur en sécurité.
Une vidéo (30 minutes) absolument magnifique qui montre que les boîtes américaines ne peuvent pas travailler de manière légale en Europe, quelles que soient leurs promesses, et qu'avec le RGPD on a un énorme levier pour les foutre toutes dehors.
Beau boulot de récap' des outils libres dispo pour la gestion d'une association
Dans cette vidéo, Carole Cadwalladr, journaliste au Gardian, lance l'alerte face à la broligarchie et au « coup d'État numérique » en cours.
Elle y évoque, en 17 minutes, et d'une façon particulièrement brillante, documentée et incarnée, la dangerosité des Big tech et précisément des patrons des GAFAM et de la collusion avec Trump.
Pas très encourageant, hein ?
Cependant pour des raisons diverses (activité pro en ligne, suivi des évènements locaux, lien avec ses proches, …), d’autres ne peuvent ou ne veulent pas forcément s’en passer complètement (aucun jugement, chacun·e fait comme il peut/veut).
Et c’est pour quoi j’ai rédigé ce petit guide qui vous permettra de continuer à utiliser certains des réseaux sociaux en nourrissant le moins possible l’ogre qui est derrière.
Un moindre mal...
C’est le grand martelage, depuis plusieurs années, avec une accentuation depuis plusieurs mois. L’intelligence artificielle, entité aux contours abstraits, serait la réponse à tous nos maux. La promesse d’une vie future marquée du sceau du progrès. Nous serions là face à une « révolution ».
Derrière cette euphorie, il y a une réalité. Matérielle. Celle que les grands entrepreneurs de la tech mondiale, américains en tête, s’évertuent à cacher : l’intelligence artificielle n’a rien d’artificiel. Dans les coulisses, ce sont des centaines de milliers, voire des millions d’ouvriers répartis dans les pays du sud (Kenya, Colombie etc.), ceux qu’on appelle les « travailleurs du clic », qui étiquettent, annotent, modèrent des quantités astronomiques de données. Tout un travail indispensable à l’apprentissage des IA, et sans lequel ces technologies ne pourraient fonctionner.
Comme nous l’explique notre invité, le sociologue Antonio Casilli, ce mécanisme de « capitalisme de plateforme », au cœur de l’économie des GAFAM, participe à faire renaître les monstres d’un passé supposément révolu : colonialisme, racisme, et, avec l’exemple américain, fascisme. Techno-fascisme même, pourrait-on dire : la répression féroce et les expulsions de masse, dans une main, la promesse d’un futur où la technologie améliorera la vie de tous, dans l’autre. Entre les deux, des milliers de personnes broyées par l’administration et renvoyées dans leur pays d’origine. Là où ils pourront rejoindre la cohorte surexploitée et sous-payée des « petites mains de l’intelligence artificielle ». Et ainsi boucler la boucle.