Ce qui est sans précédent n'est pas reconnaissable. Quand on est confronté à du jamais-vu, on l'interprète automatiquement à travers le prisme de catégories familières, rendant ainsi invisible précisément ce qui est sans précédent.
Shoshana Zuboff - "L'âge du capitalisme de surveillance".
Ça ne s'applique pas qu'à ce capitalisme de surveillance et c'est un aspect intéressant qui peut expliquer une partie de l'inertie que l'on rencontre face aux bouleversements qui arrivent.
Axa France refuse d’indemniser ses clients restaurateurs pour leur pertes d’exploitation liées au Covid-19, les actionnaires du groupe toucheront, eux, des dividendes à hauteur de 3,5 milliards d’euros, près de deux fois plus que l’année dernière.
Voilà, depuis la crise sanitaire, on s'aperçoit que les trucs les plus efficaces, c'est CovidTracker (un mec qui fait ça dans son coin), CovidListe (pour chopper clandestinement des vaccins qui iront à la poubelle) et Framasoft pour permettre à l'école de fonctionner et aux gens de télétravailler...
Voilà où on en est : la 5ᵉ puissance mondiale est maintenue par trois gus dans leurs garages, sur lesquels tire une horde de vieux connards technocrates En Marche arrogants et ignorants qui ne font que détruire le pays à chacune de leurs manœuvres uniquement destinées à sauver le CAC40 et leur sales gueules.
Et #ÉdouardPhilippe voudrait faire le second tour fin juin, sans prendre en compte les conditions que nous connaissons aujourd'hui.
Alors que les #ÉlectionsMunicipales sont considérées par les électeurs comme la plus légitime, le gouvernement a réussi à limiter la participation des citoyens au premier tour en le maintenant la veille du confinement, à l'encontre même des recommandations sanitaires qu'ils nous demanderaient de suivre le lendemain.
Ajoutons à ça des candidats éliminés au premier tour alors qu'ils pouvaient porter des projets cohérents avec #LeMondeDaprès...
On ne peut pas jouer avec la démocratie pour des histoires de délais et d'urgences. Il est surtout urgent de voter pour des projets cohérents avec ce que l'on vit, proche de nos attentes et de nos besoins.
À l'issue d'un second tour fin juin, nous sommes assurés d'avoir des équipes municipales illégitimes aux yeux de la plupart des citoyens.
Nous devons prendre le temps d'avoir de véritables débats politiques sur ce que nous voulons maintenant. L'urgence du gouvernement ne vise qu'à éviter tout prise en compte du changement et de nous évincer, nous, citoyens, encore un peu plus du jeu démocratique qui soutient notre pays.
Cette crise sanitaire semble exacerber les plus grands maux contemporains – casse des services publics, extrême vulnérabilité de nos économies mondialisées, déséquilibres écologiques, disparité sociale face à l’épreuve du confinement...
un strip BD de Gee
Choisis ton camp, camarade !
Le monde sortira un jour de la pandémie du Covid-19 et devra relever un système économique exsangue, voire le transformer en profondeur pour que les mêmes maux n’apparaissent plus. Afin de préparer dès maintenant la suite, les initiatives fleurissent : parlementaires, associatifs, syndicats…
Les marchés sont fermés et les producteurs incités à travailler avec les supermarchés et les prix vont inévitablement augmenter. Devinez qui gagne à la fin ? (et qui perd...)
Stratégie délibérée ou simple aveuglement ?
Dans les deux cas, ça interroge grandement.
On peut avancer deux explications sous forme de conjectures à cet « oubli » de millions de ménages. La première est que l’imaginaire social du gouvernement est biaisé au point qu’il est capable d’envisager les difficultés économiques des entreprises et de leurs dirigeants, d’encourager à la suspension du paiement des loyers, mais seulement pour les entreprises ; de demander (poliment) aux actionnaires une « modération dans le versement des dividendes (sic) » ; mais que, préoccupé par la crise économique et l’urgence sanitaire, il ne se rend pas spontanément compte de l’exposition des ménages modestes à la crise présente.
Pour gérer la crise et en sortir, le gouvernement organiserait dès aujourd’hui un « choc d’offre », permettant un ajustement des salaires à la baisseLa seconde explication, encore plus inquiétante, est suggérée par les impressionnantes mesures de dérégulation du droit du travail contenues dans le plan d’urgence sanitaire. Pour gérer la crise et en sortir, le gouvernement organiserait dès aujourd’hui un « choc d’offre », permettant un ajustement des salaires à la baisse.
Si tel est bien le cas, on peut penser que ne pas relever les minima et étendre la couverture chômage n’est pas une omission : faire rouler les livreurs à vélo coûte que coûte n’est pas un oubli, mais une stratégie. Elle permet de mettre à disposition des entreprises et des ménages aisés une main-d’œuvre bon marché, pendant le confinement, et en sortie de crise. Cette stratégie n’ignore pas l’absence de protection sociale et au travail d’une partie de la population, elle en a besoin.
Pour l’historien israélien, auteur notamment de Sapiens et Homo deus (Robert Laffont, 2011 et 2017), la crise que nous traversons peut constituer - à moins de faire les bons choix à très court terme - un point de basculement vers la surveillance de masse et le repli nationaliste. Il appelle dans les colonnes du Financial Times à un sursaut rapide.
« En cette période de crise, nous sommes confrontés à deux choix particulièrement importants. Le premier est entre la surveillance totalitaire et la responsabilisation des citoyens. Le second est entre l’isolement nationaliste et la solidarité mondiale »
Une analyse à chaud de la situation chez et pour Framasoft... mais pas seulement. C'est presque une vision politique qui est posée là par Pyg :)
Face à la nouvelle crise boursière, l'État va acheter des actions (qui risquent de baisser encore) pour palier aux errements de la main invisible du marché qui nous fait un bon gros doigt.